Les Saigonais ne dorment jamais. Le bruit des mobylettes se fait entendre 24h sur 24h, avec un petit répit entre 2h et 4h du matin. Le chaos routier est inimaginable pour un occidental. Il n’y a pas de règles, enfin oui, c’est celui qui est le plus gros qui peut couper tout le monde. On dit que c’est à Saigon qui a le plus de mobylettes dans le Sud-est asiatique. On m’a dit qu’il y aurait environ 4 millions de deux roues! Traverser la rue m’est apparue contre-nature. Il peut y avoir dix files qui se croisent à chaque intersection, et il n’y a ni feu de circulation, ni de panneau d’arrêt. Ils ne s’arrêtent presque jamais, ils essaient juste d’éviter tous les obstacles en les contournant. Ce qui donne un trafic plutôt fluide. Lorsqu’on croit avoir tout vu, on voit de nouvelles curiosités. Des familles de 4 sur une mobylette, les enfants sans casque, qui roulent à contresens, un gars qui transporte des tuyaux de 8 pieds sur sa mobylette et qui parle au cellulaire ou encore une vieille dame qui avance à peine et qui traverse à pied, avec sa charrette de légumes dans un rond point à 5 voies.
Nous avons renoncé à trouver des
adresses, c’est vraiment mission impossible, en plus, on doit traverser des dizaines
d’intersections. Nous prenons des taxis, de toute façon il n’y a pas de
métro, et on va à peu près n’importe où
pour 1 à 2 dollars. Comme ils ne parlent
ni anglais, ni français, on écrit l’adresse en vietnamien sur un papier, ou on
donne la carte d’affaires de notre hôtel pour réussir à se rendre à
destination. Il n’y a qu’une fois où nous nous sommes fait arnaquer et le temps
de tourner la tête, le prix avait augmenté de x 10!
Nous sommes allées au Musée de la guerre vietnamien qui est en fait principalement une exposition de photos sur les conséquences de la guerre du Vietnam, notamment des effets de l’agent orange. Pas moins de 72 millions de litres d’herbicide ont été déversés un peu partout au pays. Le pays, sa faune, sa flore et sa population ont été lourdement affectés et le sont encore aujourd’hui. Des enfants aux malformations inhumaines, monstrueuses, en passant par des images de cadavres en lambeaux, l’exposition est crue, sans appel. De telles horreurs n’auraient jamais été exposées en Amérique. Il n’y a pas de mots pour décrire les atrocités de cette guerre imagées dans cette exposition. L’estomac noué et les yeux humides devant une telle horreur, j’étais en train de reprendre mes émotions lorsqu’une jeune touriste, visiblement américaine, s’est effondrée en convulsion devant nous. Une fois les secours arrivés, nous avons quitté l’exposition, bouleversées et sans mot.
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