samedi 25 février 2012

L’envers des cartes postales et cap sur Hanoï

Lorsque l’on pense aux images de cartes postales, aux paysages typiques du Vietnam, on pense à ceux de Tam Coc : travailleurs dans les rizières sur fonds de paysages montagneux. C’est pour cette raison que nous avons mis le cap sur cette partie du Vietnam.  C’est probablement l’endroit où nous avons vu le plus de touristes au pied2, ce qui amène son lot de désagréments.



Ce que j’avais imaginé comme une paisible balade en barque sur la rivière, avec les dames qui rament avec les pieds, a plutôt été une balade sur une autoroute aquatique pour touristes. Disons que le charme avait quelque peu diminué… Des centaines de barques se suivent et font le même trajet, d’une durée de deux heures. Arrivé au bout d’une heure, il y a des dames qui foncent sur vous à l’aide de barques-magasins et vous sollicitent pour acheter des boissons gazeuses et grignotines. Nous avions tout ce qu’il faut dans nos sacs à dos, nous déclinons alors l’offre. Mais qu’à cela ne tienne, puisqu’on ne voulait rien acheter, elle tend une Coke et un truc à manger à notre rameuse et nous regarde en nous disant : « in Vietnam, tips for the driver »! Ah ben  tiens, on nous l’a déjà fait celle-là avec les motorbikes. Sans autre choix, nous offrons alors le tout à notre rameuse. Quelques minutes plus tard, notre rameuse arrête sa barque et sort d’un sac, une pile de tissus brodés et toutes sortes de gogosses à vendre. Elle nous dit que c’est elle qui tisse ces pièces d’artisanat et insiste lourdement pour qu’on achète quelque chose. « Very very cheap for you » ..On commence à connaître le refrain. Si on avait acheté tout ce qu’on nous a proposé depuis le début, nous aurions dû expédier un containeur par paquebot au Canada! On se retourne alors et partout autour, les touristes sont ainsi coincés avec le même manège. Elles ont toutes les mêmes pièces de broderie, probablement acheté en gros à l’usine du coin.   L’approche est tellement agressante qu’on décide de ne rien acheter. Prise de remords, je me disais qu’à la fin du voyage, je lui laisserais malgré tout un pourboire pour la balade. Je n’ai pas eu besoin d’y penser, deux minutes avant de rentrer au quai, elle me tend la main en me demandant du pourboire….héhé.






Une fois à terre, ce n’était pas terminé, qu’est-ce que vous allez croire! Une dame nous avait prises en photo sur la barque et voulait ABSOLUMENT nous la vendre. Quand je dis absolument, le mot est faible. Elle nous a poursuivies durant de très longues minutes, tirées par le bras, à la limite de l’agression. Toute la journée s’est déroulée ainsi et une chance que les paysages étaient magnifiques car l’expérience a été éprouvante. Nous nous sommes évadées un peu en vélo, loin des attrape-touristes, cela a été une bouffée d’air frais.










C’est toujours délicat ces situations et cela nous portent à réfléchir. Bien sûr, nous devons tenir compte que nous sommes dans un pays où les conditions de vie sont difficiles pour une majorité de la population. On comprend que ces gens veulent gagner leur vie et voient les touristes comme des vaches à lait. Mais je ne suis pas sûre qu’en agressant les gens, ils auront les résultats escomptés. Cela peut, à terme, faire fuir les touristes. Pour ma part, j’ai toujours tendance à donner de bons pourboires et à encourager les gens sympathiques, discrets,  qui ne sont pas pendus à mon cou. Mais si on insiste encore et encore, alors là, je lève les talons.

Pour la suite du voyage, nous avons décidé de ne pas aller à la montagne, cela nous aurait obligé à prendre deux trains de nuit aller-retour en quatre jours.  Et comble de tout, on nous a dit qu’à l’endroit où nous voulions aller, on voudrait encore et toujours nous vendre mille et un trucs. Pas
facile d’être une minorité visible, pas moyen d’y échapper ;-)

Pour les quatre derniers jours du voyage au Vietnam, nous avons donc décidé de poser nos sacs à Hanoi, capitale du pays, où nous pourrons jouir de l’anonymat dans une ville bouillante de 7 millions d’habitants. Ici, les commerçants ne nous agressent pas pour nous vendre leur marchandise. Tout au plus, il y a toujours des cireurs de chaussures qui nous poursuivent pour nous laver nos sandales?? « Mais elles sont toutes pourrites mes sandales, elles tiennent avec de la colle à bois, et je les aime comme cela » que je leur réponds. Je pense qu’ils les trouvent vraiment sales parce qu’ils veulent tous les laver :-)
Vue de notre chambre sur le chemin de fer



Bistrot à tous les coins de rue qui se remplissent le soir






Notre quartier

Pourvu que je ne me trompe pas de fils...
Notre quartier

Notre quartier



Nous avons trouvé un hôtel pour moins de 25$ avec petit déjeuner ,dans un quartier vivant, qui ne dort jamais. Le train passe d’ailleurs dans notre chambre…ben enfin, juste en bas, mais c’est tout comme. Lorsqu’on sort dans la rue, il y a de tout : des coiffeurs de rue à côté d’une marchande qui hache des cous de poulet. Des gens qui font des feux avec leurs déchets, en pleine rue, des vendeurs de poissons qui sautent dans les bassines, des réparateurs de moteurs de mobylettes, à côté d’une vendeuse de brochettes. Bref, tout ce beau monde occupe le trottoir, ce qui nous oblige à marcher (slalomer) dans les rues. On arrive maintenant à traverser les rues, mais on attend toujours un groupe, en se cachant en arrière, pour traverser les grandes artères. On fait vraiment rire les gens du pays.

On en a profité pour magasiner nos derniers souvenirs « cheaps » du Vietnam. Voici comment on fonctionne. On rentre dans une boutique, on pointe ce qu’on veut. On se frotte les doigts pour demander combien ça coûte. Le commerçant sort alors sa calculatrice et affiche le prix en dongs. On reprend la calculatrice et on commence la négociation (au Vietnam, tout se négocie, c’est un sport). On diminue le prix, en fait Val diminue le plus les prix, moi je suis presque toujours prête à dire oui tout de suite. Le marchand reprend la calculatrice, affiche un nouveau prix. Généralement, cela nous satisfait, on ne veut pas négocier à outrance, surtout lorsqu’on voit comment ces gens doivent travailler fort pour gagner leur croûte. Ils ouvrent les boutiques dès 7hrs pour ne refermer que vers 22 heures, 7 jours sur 7! En fait, toute la famille habite l’arrière-boutique ou le haut de la boutique, ce qui donne lieu à des scènes vraiment loufoques : mamie qui dort dans la boutique, la fille qui se lave les cheveux sur le trottoir, bébé qui pisse sur le trottoir, la famille qui prépare à manger sur le trottoir, ici, tout se fait dehors, sur les trottoirs, qui servent à tout, sauf à marcher!
Vie quotidienne

Notre quartier


Allez, encore une!






Le paradis de l’amateur de photos est certainement au Vietnam, et après plus de 4000 photos, nous repartons la tête, et le disque dur, remplis d’images impérissables. Ainsi se termine notre périple au Vietnam, nous mettons dès lundi le cap sur Hong Kong, pour les 5 derniers jours du voyage. 

Le Vietnam a rempli ses promesses : un pays accueillant, vivant, magnifique et bruyant, facile à voyager malgré les transports, sécuritaire, dépaysant à souhait, à la nourriture savoureuse et, VERY VERY cheap!. À tous ceux qui sont tentés par l'aventure : Allez-y les yeux fermés! (sauf pour traverser les rues!!)


À bientôt!

la Pho, mets national

mercredi 22 février 2012

Mythique baie d'Halong











Cette fois, pas de long récit, le temps me manque, nous avons un horaire un peu fou pour les prochains jours. Mais des belles photos d'un lieu qui a été élu au sein des 7 merveilles naturelles du monde : la baie d'Halong. Alors, voici quelques photos de ce magnifique endroit. On se croyait dans une revue de National Geographic!




Après une nuit dans la bouillante et bordélique ville de Hanoi, nous avons pris la direction de la mythique Baie d'Halong, pour 2 jours en jonque. Pour s'y rendre, près de cinq heures de route en bus pour faire 180 km, en zigzagant entre les mobylettes, les vélos, les buffles et les charettes...ouf! Et notre bus a dû laisser ses amortisseurs au garage car nous étions carrément projetées dans les airs...Et il fallait revenir, même aventure pour le retour.


Heureusement, une fois sur place, notre jonque est magnifique et nous fraternisons avec une gang de Français et de Suisse Allemand.


Notre Jonque







Nous avons fait du kayak, visité une grotte et encore fait un cours de cuisine. Je vais devenir la reine du rouleau de printemps!

Notre jonque











Demain, nous partons pour une longue journée à Tam Coc, et à notre retour, nous prenons un train de nuit pour Sapa, à la rencontre des ethnies montagnardes.





dimanche 19 février 2012

Impériale Hué




 Hué est la cité des empereurs, elle est classée patrimoine mondial de l’Unesco. La cité impériale et sa cité interdite demeurent un incontournable pour quiconque s’intéresse à l’histoire du pays. Plusieurs tombeaux impériaux parsèment également la rivière des Parfums. Deux journées bien remplies s’annonçaient, malgré la pluie diluvienne.


 



Dès le début de notre visite, nous avons été accostées par deux clyclo-pousseux qui nous ont offert de nous promener une partie de la journée vers la Citadelle, vers une pagode, et ensuite, au marché. Ah le marché! L’expérience en cyclo-pousse à Saigon avait été mémorable et nous décidons de renouer avec ce mode de transport, d’autant plus qu’il pleuvait à plein ciel. Nous voilà embarqué dans un cyclo-pousse, avec une capote pour la pluie, pour visiter la ville.  C’était d’une grande élégance! Bien enrobées, avec un orifice pour la vue, on  se prenait  la pluie plein la gueule et on voyait foncer la circulation sur nous, comme dans un œil magique.









À chaque sortie, nos amis nous attendaient pour nous amener à la prochaine étape. De vraies princesses! Mais je peux vous dire que le carrosse n’était pas celui de la fée carabosse! Val s’est d’ailleurs plantée et on a crû à une foulure, mais finalement, l’égo a eu plus mal que la cheville ;-)

La Citadelle est magnifique, nous étions parmi les rares touristes sans guide, mais, en petites rusées, nous avons squatté de temps en temps, un groupe de Français, qui avaient un guide racontant l’histoire du site. Nous faisions semblant de prendre des photos, tout en tendant l’oreille. La différence est qu’ils sont ressortis en troupeau, dans leur gros autobus chauffé, alors que nous sommes reparties nous peler dans nos carrosses mouillés. Mais, nous avions la liberté et ça, ça n’a pas de prix!












Le deuxième jour, nous avons entrepris de faire un tour de bateau sur la rivière des Parfums et aller visiter les tombeaux des empereurs. Près des quais, une dame nous avait repérées et insistait pour nous amener à son bateau. C’était en fait un bateau où toute la famille vit en permanence, et c’est ainsi que nous partons pour la journée avec maman Nguyen , papa et les trois enfants!





Dès notre embarquement, maman nous montre un menu et nous demande ce qu’on aimerait manger pour dîner. Il est 10h30, nous n’avons pas faim, mais nous devons choisir parce que maman part faire le marché pour le repas. Hein, le marché ? J’ai déjà le ventre qui gougloute….Heureusement, il est tôt, les pièces de viande que maman achètera n’auront pas eu le temps de se prélasser trop longtemps sur le sol ou de se faire manger par les mouches …Nous y allons stratégiquement et choisissons des mets qui demandent  une bonne cuisson : une soupe vietnamienne au bœuf et nouilles (Pho) et des rouleaux frits de poulet. C’est alors que maman quitte momentanément le bateau pour prendre un taxi flottant et reviendra du marché quelques minutes plus tard.












Pendant que papa ronfle à même le sol, la petite fait ses devoirs, fiston conduit le bateau et maman fait sa germaine (elle gère et elle mène). Elle veille à tout, fait à manger à même une bassine et un brûleur, gère les escales, gère les ventes, c’est elle le boss.




Pour être vendeuse, elle l’est! Elle a commencé à nous faire une parade de mode avec toute une panoplie de vêtements à nous vendre. Nous étions crampées de rire. Elle revenait habillée avec un pyjama, une robe de chambre, alouette! On se demandait bien avec quoi elle allait revenir la fois d’ensuite. Elle maîtrise à peine l’anglais, mais maman a le sens du business. Elle connaît les mots clés : “Very cheap, very cheap”, ou encore “memories of Vietnam”! On avait beau lui dire que nos sacs étaient remplis de vêtements cheap du Vietnam, elle insistait! Captives du bateau, nous lui avons finalement achetées des signets en bambou..... ouf! Au moins, cela ne prend pas de place dans nos sacs à dos déjà atteint d’obésité!



Maman Nguyen ne perd jamais le nord, et lors d’une autre escale pour aller visiter un tombeau, elle nous débarque dans la jungle ou deux mecs à moto nous attendent avec des casques de hockey rembourrés. On la regarde, les yeux grands, et on lui dit, « no motorbikes, no motorbikes! » On se rend vite compte que nous n’avons pas tellement le choix, le site est à deux km et il faut se magner! Maman Nguyen nous tend la main en disant : « 100 000 dongs ». Ben coudonc! On embarque alors, à contrecœur tout en leur spécifiant : « slowly, slowy », avec la main dirigée vers le bas. Lors de notre retour, notre Maman « businesswoman Nguyen » leur tend deux bières et nous regarde avec un sourire : « Beers for the driver : 40 000 dongs. ». Ben coudonc, y’a pas vraiment le choix, ils l’ont déjà ouverte loll







De retour au quai, nous avons finalement eu une journée pas du tout comme on l’imaginait, remplie de fous rires,  et de jolis « memories of Vietnam »!

Nous partons demain pour Hanoi, capitale du pays. Nous n’y ferons qu’un saut puisque nous quittons dès le lendemain pour ce qui s’annonce être le clou du voyage : 2 jours en jonque à la Baie d’Halong, une des sept merveilles naturelles du monde!