J’ai de la difficulté à réaliser que dans trois semaines, je serai en Asie. C’est un rêve de jeunesse qui se réalise. J’ai toujours été fascinée par ce coin du globe qu’est le Sud-est asiatique : Thaïlande, Vietnam, Cambodge….surtout depuis l’adolescence où je me suis liée d’amitié avec une Thaïlandaise, Tipanee Pipatanagul, qui participait à un échange étudiant d’une année à mon école secondaire. On a beaucoup parlé de son pays et elle m’a fait découvrir de la nourriture aux milles saveurs, à des années lumières du goût du pâté chinois! Je lui avais promis que j’irais la voir un jour, à Bangkok. Mais mes maigres revenus estivaux d’étudiante ne me permettaient pas de faire un tel voyage. Puis, le temps a passé et elle a déménagé à New York. C’est là que nous nous sommes retrouvées d’ailleurs, en 2001.
Les années ont passé, mais mon envie d’aller dans cette partie du globe faisait toujours partie de ma liste de rêves à réaliser, la « fameuse liste à cocher »…Puis arrive l’horizon des 40 ans, vous savez cette période existentielle, où vous avez cette urgence de vivre, de sortir de votre routine, de faire des choses un peu folle, avant de vieillir avec des regrets. Certaines personnes repoussent leurs rêves ultimes pour leur retraite « ah, quand je ne travaillerai plus, je vais voyager, je vais sûrement avoir les moyens, je vais faire si et ça». Personnellement, je suis plus du genre à profiter du présent, pendant que je suis en vie, que j’ai un boulot et que je suis en santé. Comment peut-on savoir ce que l’avenir nous réserve ?
Alors, c’est ainsi que le voyage au Vietnam a pris forme, un peu sur un coup de tête. Mais pourquoi le Vietnam au lieu de la Thaïlande? Le Vietnam est moins « moderne » que la Thaïlande, moins touristique, et la mer n’est jamais loin. D’ailleurs, je ne connais personne qui est déjà allé dans ce pays, c’est donc l’inconnu total!
Après avoir lu cet article de Bruno Blanchet, dans La Presse, la décision était prise, c’est au Vietnam que nous irons!
Je mets n'importe qui au défi de traverser une rue de Ho Chi Minh en aveugle... Comme si le «trafic» y était plus intelligent qu'ailleurs! Il est bien pire, si vous voulez mon humble opinion de clown. Parce que là-bas, t'as pas besoin de permis pour conduire une moto, t'as seulement besoin de:
un bras;
un oeil;
une tête pour mettre un casque dessus (nouveau règlement);
une paire de fesses pour mettre sur le siège;
une moto (o-bli-ga-toire).
Par contre, tu dois absolument maîtriser les trois K de la conduite motocycliste vietnamienne:
klaxonner (pour ne pas user ses freins);
klaxonner (pour faire avancer le trafic);
klaxonner (en roulant soûl sur le trottoir, sans phare, le soir).
Sinon, il n'y a aucune limite quant au nombre de passagers, à la nature de la cargaison ou à la vitesse que le bolide peut atteindre en zigzaguant entre les piétons.
Alors, tout ça se traduit par quoi, concrètement, sur la route? T'as des gars paquetés, pressés et chargés comme des ânes (j'en ai vu deux avec un 4x8 de plywood sur la tête!), qui te roulent sur les orteils, des jeunes de 13 ans qui rentrent de l'école à quatre sur la moto, des filles qui parlent au cellulaire avec un bébé sur les genoux et des grands-papas sous intraveineuse; et parmi tous ces gens, il n'y a personne, mais vraiment personne, qui se sert du rétroviseur et/ou des clignotants: parce que tout le monde, il s'en va par en avant.
Pourquoi regarder derrière?
Le jeune Bin ne comprenait pas du tout le sens de ma question. Son rétroviseur était brisé, et lui, il trouvait ça dommage de ne pas avoir de miroir parce qu'il ne pouvait plus se peigner les cheveux après avoir enlevé son casque...
Les camions te frôlent, les voitures tournent sans signaler, les autobus s'immobilisent au beau milieu du chemin (et n'ont pas de lumières de freins), et toi, t'es sur ta mopette, en gougounes, avec un casque en plastique de Barbie sur la tête. Maudit niaisage.
Ça donne envie, n’est-ce pas?
Au-delà de la compréhension de la circulation, il faudra également se débrouiller pour communiquer.
On a acheté un petit lexique vietnamien…hum, je pense que j’ai autant de chance de prononcer correctement une phrase en vietnamien que Randy Cunneyworth en a de faire une entrevue d’après-match en français, d’ici la fin de la saison du Canadiens de Montréal. Comme la maîtrise de l’anglais est loin d’être généralisé auprès du personnel des petits hôtels, restaurants et chauffeurs de taxi, je vais pratiquer mon langage des signes et je vais écrire sur un calepin, question de mieux faire comprendre mon « vietnamien ». J’ai déjà quelques mots en banque, juste pour être sûre que le plat que je commande n’est pas du Chitsu (ou du Tonka) à la broche!
Pat

Salut les filles!
RépondreSupprimerJe vais suivre religieusement votre voyage, c'est clair! En plus, nous aurons les meilleures guides, en l'occurence, Val et Pat!
Merci de nous partager les richesses de ce pays exotique.
Au plaisir de vous lire et bon voyage!
Nath xxx