vendredi 27 janvier 2012

Un peu de géo, un peu de tout…dernier droit avant le départ.






Pour ne pas arriver au Vietnam en « touristes», on a lu passablement sur le pays. À défaut d’être un pays riche économiquement, il l’est considérablement au niveau culturel, historique….et culinaire! Il y a tant à voir et à faire, que j’ai arrêté de lire tellement il est difficile de sacrifier quelques endroits, faute de temps. Je me réjouis que nous ayions pris la décision de ne visiter que le Vietnam, et non pas d’entamer une course contre la montre Vietnam-Thaïlande-Cambodge. Nous serions allées dans trois pays, mais nous n’aurions qu’effleuré tout ce que ces pays ont à offrir. Visiter un pays sans réellement le vivre, c’est quand même un peu dommage. Sans exagération, j’estime que pour visiter tout ce que j’ai découvert à travers mes lectures, six semaines auraient été nécessaires. Mais bon, ce n’est pas pour me plaindre, c’est déjà une chance inouïe de pouvoir partir un mois, incluant l’escale à Hong Kong. C’est simplement pour illustrer la richesse et la diversité de ce pays qui a tant à offrir, en autant qu’on laisse nos repères et nos réflexes nord-américains, sur le seuil de la porte de l’aéroport Pierre-Élliott-Trudeau.

Le Vietnam est un pays d’environ 90 millions d’habitants, ce qui en fait le 13ème pays le plus populeux au monde! Sa plus grande ville est Ho Chi Minh-Ville, ancienne Saigon, avec environ 7 500 000 habitants, soit presque la population du Québec en entier. Je n’ai pas d’attirance particulière pour les immenses villes surpeuplées, chaotiques et bruyantes, mais désirant vivre l’aventure jusqu’au bout, nous « attaquerons » Saigon dès le départ, par plus de 40 degrés, transport et décalage inclus! C’est là que Chibougamau nous paraîtra bien loin…

Mais le pays a également un côté pas mal moins reluisant. Un seul parti politique est autorisé, le Parti communiste vietnamien. Le régime contrôle toutes les institutions politiques du pays et il est fortement déconseillé de parler contre le pouvoir en place, sous peine de réprimande ou d’emprisonnement. Pour éviter les embrouilles, je me garderai une petite gêne concernant mes impressions politiques. La presse est censurée, il faut d’ailleurs être adhérent au Parti communiste pour obtenir une licence de publication. Le Vietnam emploie les mêmes techniques de filtrage que la Chine pour bloquer l’accès à des sites Internet politiquement indésirable, comme Facebook.

Le Vietnam est un pays chargé d’histoire et a été fondé en 2877 avant Jésus-Christ! Malheureusement, une partie du pays et des vestiges de son histoire ont notamment été dévastés lors de la guerre du Vietnam, appelé là-bas, la guerre américaine (1959-1975). Quatre armées différentes se sont employées, durant trois décennies, à mitrailler, bombarder et miner le territoire vietnamien. À la fin des combats, presque tout ce matériel est resté exactement là où on l’avait déposé. On estime qu’au moins 150 000 tonnes de mines et de bombes non explosées jonchent toujours le sol du pays. Depuis 1975, plus de 40 000 Vietnamiens ont été tués ou mutilés en défrichant paisiblement leurs champs, où ces bombes avaient été « oubliées ». On comprend aisément pourquoi il est conseillé de ne pas sortir des sentiers battus.

Sans surprise, le pays est le troisième exportateur de riz au monde, mais il est plus surprenant de constater qu’il est le deuxième exportateur de café au monde! Le pays s’ouvre de plus en plus au tourisme, mais est encore très loin du niveau de la Thaïlande qui en accueille près de 25 fois plus! C’est pourquoi il est encore temps de visiter le Vietnam, avant que le tourisme de masse transforme ce pays à jamais.

On commence à compter les dodos, la fin de semaine prochaine, c’est enfin le grand départ. Je n’ai jamais été aussi fébrile à l’approche d’un voyage, sauf peut-être il y a vingt ans, lorsque je suis partie étudier à l’Université de Lyon, en France. J’étais jeune, insouciante et j’allais vivre et étudier à l’étranger toute seule, c’était vraiment grisant.

J’ai toujours aimé apprendre sur les autres pays. D’ailleurs, à la fin de l’école primaire, je savais déjà que je voulais être géographe. Je parcourais les atlas, tournais mon globe terrestre, apprenais les capitales des pays. Si je me souviens bien, c’était mon principal champ d’intérêt. Il y avait aussi les fiches d’information sur les animaux sauvages que je commandais, par la poste, au ministère de la Faune du Canada (je ne me souviens plus du nom exact, à ce moment). C’était des fiches, souvent brunes, à l’écriture minuscule, avec des cartes indiquant l’aire de répartition géographique des animaux. Ainsi, je m’intéressais davantage à l’habitat de la belette musquée ou à la population totale du Népal qu’aux tables de multiplication.

Alors, voilà, ce sera sûrement ma dernière« chronique » avant le départ. Les prochains jours seront consacrés à réviser la liste et à relever le défi d’entrer toutes nos affaires dans nos sacs à dos! Déjà qu’on part avec une pharmacie presque complète, il n’y a pas de place pour les extras. Chaque item devra passer à l’analyse pour évaluer son indispensabilité. Un mois à traîner une tonne de briques sur son dos peut gâcher un voyage, alors exit les coquetteries!


Nous allons également débuter notre traitement contre la malaria, il parait que cela peut être dur sur le système. Je n’étais vraiment pas chaude à l’idée de prendre ce traitement durant 40 jours (j’ai de la misère à prendre une Tylénol), mais on m’a convaincue que les effets secondaires du traitement ne sont rien, en comparaison avec les conséquences, à vie, de la malaria.

Alors voilà, la prochaine fois, je vous écrirai sûrement de Saigon. Il est difficile de prévoir à quelle fréquence on pourra publier des chroniques, tout dépend de l’accessibilité à Internet. Il est à souhaiter que les sites de blogue ne soient pas également bloqués! À la prochaine et n’hésitez pas à nous laisser des petits commentaires qui ensoleilleront, à coup sûr, notre route!

Pat

vendredi 13 janvier 2012

Réaliser ses rêves




J’ai de la difficulté à réaliser que dans trois semaines, je serai en Asie. C’est un rêve de jeunesse qui se réalise. J’ai toujours été fascinée par ce coin du globe qu’est le Sud-est asiatique : Thaïlande, Vietnam, Cambodge….surtout depuis l’adolescence où je me suis liée d’amitié avec une Thaïlandaise, Tipanee Pipatanagul, qui participait à un échange étudiant d’une année à mon école secondaire. On a beaucoup parlé de son pays et elle m’a fait découvrir de la nourriture aux milles saveurs, à des années lumières du goût du pâté chinois! Je lui avais promis que j’irais la voir un jour, à Bangkok. Mais mes maigres revenus estivaux d’étudiante ne me permettaient pas de faire un tel voyage. Puis, le temps a passé et elle a déménagé à New York. C’est là que nous nous sommes retrouvées d’ailleurs, en 2001.

Les années ont passé, mais mon envie d’aller dans cette partie du globe faisait toujours partie de ma liste de rêves à réaliser, la « fameuse liste à cocher »…Puis arrive l’horizon des 40 ans, vous savez cette période existentielle, où vous avez cette urgence de vivre, de sortir de votre routine, de faire des choses un peu folle, avant de vieillir avec des regrets. Certaines personnes repoussent leurs rêves ultimes pour leur retraite « ah, quand je ne travaillerai plus, je vais voyager, je vais sûrement avoir les moyens, je vais faire si et ça». Personnellement, je suis plus du genre à profiter du présent, pendant que je suis en vie, que j’ai un boulot et que je suis en santé. Comment peut-on savoir ce que l’avenir nous réserve ?

Alors, c’est ainsi que le voyage au Vietnam a pris forme, un peu sur un coup de tête. Mais pourquoi le Vietnam au lieu de la Thaïlande? Le Vietnam est moins « moderne » que la Thaïlande, moins touristique, et la mer n’est jamais loin. D’ailleurs, je ne connais personne qui est déjà allé dans ce pays, c’est donc l’inconnu total!

Après avoir lu cet article de Bruno Blanchet, dans La Presse, la décision était prise, c’est au Vietnam que nous irons!

Je mets n'importe qui au défi de traverser une rue de Ho Chi Minh en aveugle... Comme si le «trafic» y était plus intelligent qu'ailleurs! Il est bien pire, si vous voulez mon humble opinion de clown. Parce que là-bas, t'as pas besoin de permis pour conduire une moto, t'as seulement besoin de:

un bras;
un oeil;
une tête pour mettre un casque dessus (nouveau règlement);
une paire de fesses pour mettre sur le siège;
une moto (o-bli-ga-toire).

Par contre, tu dois absolument maîtriser les trois K de la conduite motocycliste vietnamienne:

klaxonner (pour ne pas user ses freins);
klaxonner (pour faire avancer le trafic);
klaxonner (en roulant soûl sur le trottoir, sans phare, le soir).

Sinon, il n'y a aucune limite quant au nombre de passagers, à la nature de la cargaison ou à la vitesse que le bolide peut atteindre en zigzaguant entre les piétons.

Alors, tout ça se traduit par quoi, concrètement, sur la route? T'as des gars paquetés, pressés et chargés comme des ânes (j'en ai vu deux avec un 4x8 de plywood sur la tête!), qui te roulent sur les orteils, des jeunes de 13 ans qui rentrent de l'école à quatre sur la moto, des filles qui parlent au cellulaire avec un bébé sur les genoux et des grands-papas sous intraveineuse; et parmi tous ces gens, il n'y a personne, mais vraiment personne, qui se sert du rétroviseur et/ou des clignotants: parce que tout le monde, il s'en va par en avant.

Pourquoi regarder derrière?

Le jeune Bin ne comprenait pas du tout le sens de ma question. Son rétroviseur était brisé, et lui, il trouvait ça dommage de ne pas avoir de miroir parce qu'il ne pouvait plus se peigner les cheveux après avoir enlevé son casque...

Les camions te frôlent, les voitures tournent sans signaler, les autobus s'immobilisent au beau milieu du chemin (et n'ont pas de lumières de freins), et toi, t'es sur ta mopette, en gougounes, avec un casque en plastique de Barbie sur la tête. Maudit niaisage.


Ça donne envie, n’est-ce pas?

Au-delà de la compréhension de la circulation, il faudra également se débrouiller pour communiquer.

On a acheté un petit lexique vietnamien…hum, je pense que j’ai autant de chance de prononcer correctement une phrase en vietnamien que Randy Cunneyworth en a de faire une entrevue d’après-match en français, d’ici la fin de la saison du Canadiens de Montréal. Comme la maîtrise de l’anglais est loin d’être généralisé auprès du personnel des petits hôtels, restaurants et chauffeurs de taxi, je vais pratiquer mon langage des signes et je vais écrire sur un calepin, question de mieux faire comprendre mon « vietnamien ». J’ai déjà quelques mots en banque, juste pour être sûre que le plat que je commande n’est pas du Chitsu (ou du Tonka) à la broche!

 

Pat